La Valise aux Merveilles

Le guts de parent et ta Merveille

Ce message, c’est d’une maman à un parent que je te l’écris.

Ce n’est pas un message de vente. Je ne suis pas ici pour te parler d’un service en orthophonie. Ce que je veux te partager, c’est ce fameux guts de parent. Celui qui parle plus fort que toutes les voix qui te disent : « Attends, ça va passer. »

Je veux te raconter notre parcours avec ma fille, Mélodie.

Si tu nous suis depuis un moment, tu sais que je suis moi-même autiste et que je vis avec un TDAH. Ces diagnostics ne sont venus qu’à la fin de ma vingtaine et au début de ma trentaine. Depuis, une chose est devenue claire pour moi : je voulais offrir à mon enfant une chance d’éviter un parcours chaotique comme le mien. Être à l’écoute, observer, agir tôt.

Dès ses premiers mois, Mélodie était vive, curieuse, brillante. Mais quelque chose m’interpellait. Pas seulement en tant que mère, mais en tant que professionnelle de la petite enfance.

Elle a marché à 16 mois. Avec l’aide d’une physiothérapeute, car malgré nos efforts, elle ne semblait pas progresser. C’était un bébé calme, pas du genre à se faufiler sous les meubles ou à explorer sans arrêt.

Vers 17-18 mois, elle babillait, mais sans vraiment parler. On sentait qu’elle voulait communiquer, mais les mots ne venaient pas. Ce qui m’a le plus marquée : elle disait « Mama » pour tout. Ce n’était pas pour m’appeler, c’était une façon de provoquer une réaction. Elle avait compris que ce son faisait bouger les choses.

J’ai essayé toutes mes stratégies d’éducatrice, surtout celles apprises en pouponnière. Rien n’y faisait. Le langage n’évoluait pas comme je l’espérais.

Et c’est là que mon instinct maternel a pris toute la place. Tout le monde me disait :
« Elle va finir par parler. »
« Donne-lui du temps. »
« Tu t’inquiètes pour rien. »

Mais au fond de moi, une petite voix me répétait :
« Tu le dis souvent aux autres parents : dépister tôt, c’est la clé. Écoute-toi. »

Alors à 18 mois, j’ai participé à un atelier parent-enfant avec une orthophoniste. Elle a validé mes observations : ce n’était pas alarmant, mais bel et bien préoccupant. On s’est entendues pour un suivi à ses 22 mois et, entre-temps, une stimulation générale avec une T.E.S. a été amorcée.

Oui, Mélodie a été stimulée dès un an et demi, car malgré tout ce qu’on avait essayé, il n’y avait pas de déclic. Et parfois, un regard extérieur — sans lien affectif — permet des avancées.

Début 2024, j’ai repris contact avec l’orthophoniste. Mélodie avait progressé, mais pas suffisamment pour son âge. Une demande à Agir tôt a été déposée.

Et Agir tôt? On a reçu un premier appel six mois plus tard, en juin, pour débuter un suivi avec une T.E.S. en août. Des demandes en orthophonie ont aussi été faites à ce moment-là. Sans te mentir, je commence l’évaluation orthophonique avec eux… demain. 18 mois après le tout premier appel, et un an après avoir été officiellement placée sur la liste d’attente. Pour l’ergothérapie, nous attendons encore.
Et ici, je veux être claire : ce n’est pas pour dire que les services publics sont mauvais, ni que le privé est meilleur. Mais si j’avais attendu, aujourd’hui encore, on ne saurait rien. Et Mélodie a maintenant 3 ans et 4 mois.

Petite parenthèse :
Savais-tu que bien souvent, lorsqu’on nous appelle pour un tout-petit qui tape, mord ou pousse, c’est parce qu’il n’a pas les mots pour exprimer ce qu’il vit?
C’est ce qui me motivait. Je ne voulais pas que Mélodie fasse du mal à un autre enfant, faute de pouvoir dire ce qu’elle ressent.

À 2 ans, elle a finalement été évaluée par l’orthophoniste : trouble développemental du langage modéré à sévère, avec un grand retard de vocabulaire. Et une suspicion de profil sensoriel atypique à explorer en ergothérapie.

Mon cœur de maman s’est effondré. Mais une partie de moi le savait déjà. Et j’étais soulagée de ne pas avoir attendu.

L’évaluation en ergothérapie a confirmé un trouble de la modulation sensorielle, avec un profil en recherche sensorielle.

Mais cette fois, on avait des mots. Des outils. Une équipe.

Un an plus tard, Mélodie a fait des bonds de géant. Elle parle. Elle se fait comprendre. Tout n’est pas gagné, mais mon instinct est apaisé, car je l’ai écouté. Et sans ça, je suis certaine qu’elle ne serait pas là où elle en est aujourd’hui.

Alors toi, parent qui doute, qui ressent, qui s’interroge…
Même si ta Merveille est encore toute petite, même si on te dit que tu dramatises :
Écoute ton instinct.
Une consultation, ce n’est jamais une perte de temps.
Au pire, tu seras rassuré.
Au mieux, tu changeras le parcours de ton enfant.

Si tu te poses des questions, n’attends pas que ça passe. Parle à quelqu’un. Parfois, juste une rencontre peut faire toute la différence.
https://www.lavaliseauxmerveilles.com 

Joanie M.

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