Le langage ado et Internet : quand comprendre, c’est protéger
Ce weekend, j’ai pris un moment tranquille pour regarder Adolescence sur Netflix… et wow… J’ai fini le cœur en miette, a pleurer et à m’inquiéter pour nos ados.
Cette mini-série te brasse doucement mais solidement. Parce qu’elle montre ce qu’on sait déjà un peu, mais qu’on n’ose pas toujours nommer : nos ados vivent dans un monde parallèle. Un monde d’écrans, de codes, de langages qui nous échappent parfois complètement.
Et ça m’a donné envie d’écrire aux parents, à toi de l’autre côté de l’écran. À nous, qui faisons de notre mieux pour rester présents, connectés… sans toujours comprendre.
Ils parlent un autre langage… et c’est pas un bug.
Tu l’as sûrement déjà entendu dire quelque chose comme :
« J’ai ghosté, c’était full toxique. Cringe, j’te jure. »
Je ne sais pas pour toi, mais moi du haut de ma mi-trentaine(et même si je travaille avec des ados), j’ai du mal à tout comprendre.Tu te demandes si tu dois t’inquiéter, rire, googler en cachette… ou tout en même temps. Et c’est normal.
Mais la vérité, c’est que ce langage-là, il n’est pas juste « jeune » ou « tendance ». Il est identitaire. Il parle d’appartenance, de culture, parfois même de douleur. Et non, ce n’est pas juste pour t’exclure (même si, oui, parfois un peu).
Pourquoi ce besoin de parler en code?
Il y a toujours eu un fossé entre le langage des jeunes et celui des adultes. Depuis toujours. Même nous, on créait se fossé. Tu te rappelles de : « Foxer » , « Pas rap » ? Sauf qu’avec Internet, ce fossé grandit plus vite.
Et il n’est pas là pour rien :
-
Les ados cherchent à se définir. Avoir leurs mots, c’est se créer un petit coin à eux.
-
Ils veulent se comprendre entre eux, sans filtre.
-
Ils utilisent des expressions parfois floues pour parler de choses qu’ils n’arrivent pas encore à nommer clairement.
Un exemple?
Quand un jeune dit :
« J’suis dead. »
Ça peut vouloir dire « je ris tellement »… mais parfois aussi « je suis vidé.e », « je suis à bout ».
C’est là qu’on réalise que les mots comptent. Même ceux qu’on ne comprend pas.
Alors, comment on fait pour suivre sans être lourds?
Pas besoin de devenir un expert TikTok ou de mémoriser tout le dictionnaire Gen Z et Alpha.
Mais on peut faire des petits gestes simples, qui parlent fort :
-
Observer leurs mots, leurs mimiques, leurs silences.
-
Poser des questions sans sous-entendu. Un simple : « Tu veux dire quoi par là? » avec un vrai intérêt, ça fait des miracles. On peut le dire qu’on veut participer à la discussion mais qu’il faut nous aider un peu, nous les vieux.
-
Écouter sans interrompre, même quand on capote un peu.
-
Valider leur monde. Même si on ne comprend pas tout, on peut dire : « C’est important pour toi, alors ça l’est pour moi aussi. »
Et surtout : garder le lien ouvert. Parce qu’un ado qui sent qu’il peut parler, c’est un ado qu’on peut accompagner.
📚 Quelques ressources québécoises pour aller plus loin
Voici des outils que j’aime recommander (ou que je consulte moi-même!) :
🔹 Tel-jeunes – Pour les parents : Conseils concrets pour décoder ce que vit ton ado.
🔹 Première Ressource : Une ligne d’écoute gratuite, sans jugement, pour les parents.
🔹 Trouve ta ressource : Super article sur l’évolution du langage ado au Québec.
🔹 MAE : Guide de poche du langage des adolescents sur les réseaux sociaux
🔹 Internet Matters : dictionnaire de textos.
🔹 Décrypter le langage des jeunes : dictionnaire d’expressions.
Finalement…
Non, tu n’as pas besoin de tout comprendre.
Mais essayer, c’est déjà beaucoup.
C’est dire à ton ado :
« Je ne sais pas toujours comment entrer dans ton monde, mais j’ai envie d’y être un peu, avec toi. »
Et parfois, ça commence juste par un mot. Une écoute. Une présence.
C’est là que la magie opère.
J’espère que c’est Gucci! ( J’espère que c’est cool! Je me sens comme Jocelyne là!)
Bonne communication avec ton jeune!
Joanie M.